Pollution de l’air et santé : quels liens et quels effets ?

L’air, carburant de notre corps

L’air constitue le premier élément nécessaire à la vie. La respiration est, quant à elle, une fonction vitale de l’Homme. Chaque jour, environ 15 000 litres d’air transitent par nos voies respiratoires, soit environ 9 litres d’air par minutes. Une fois dépliés et étendus sur une surface plane, nos poumons représentent environ une surface de 70 m². Lorsque l’on sait que nous respirons entre 150 et 750 milliards de nanoparticules chaque jour, il devient capital de comprendre et de soigner les effets de la pollution atmosphérique. Aujourd’hui, les conséquences de la pollution de l’air sont multiples : poumons, cœur, cerveau et bien plus encore. Chaque année, près de 7 millions de décès sont imputables à l’exposition à la pollution de l’air extérieur et intérieur.

L’air contient l’oxygène dont nos organes ont besoin pour fonctionner. Il arrive dans nos poumons, puis est envoyé dans le sang qui l’achemine dans toutes les parties de notre corps. Ainsi, toutes les molécules de pollution, quand elles entrent par notre nez ou notre bouche, trouvent un chemin vers une zone de notre corps et créent une perturbation.

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Les effets de la pollution de l’air sur la santé

La pollution de l’air touche pratiquement chacun d’entre nous. On estime que près de 7 millions de décès sont associés à la pollution de l’air extérieur et intérieur, soit environ 12 % de l’ensemble des décès au niveau mondial. La pollution de l’air peut avoir des impacts sur tout et tout le monde. L’OMS estime que 36% des cancers du poumon sont liés à la pollution, 35% des BPCO, 34% des AVC, 27% des maladies cardiaques. Encore plus effrayant, aujourd’hui l’OMS affirme que 90% de la population urbaine ne respire pas un air sain.

La pollution environnementale (particules fines, monoxyde de carbone, dioxyde de souffre, oxyde d’azote, ozone, benzène, hydrocarbures et métaux lourds) serait à l’origine de 3,7 millions de décès prématurés dans le monde. Elle est la principale cause de décès par cancer (28%), soit 31 000 morts par an en France (en augmentation chez la femme). Il est prévu une augmentation de l’incidence des cancers d’ici 2030 (+45% à 190%). Les taux régionaux de mortalité (standardisés monde) par cancer du poumon sur la période 2004-08 varient de 36,6 pour 100 000 en Midi-Pyrénées à 57,3 pour 100 000 dans le Nord-Pas-de-Calais.

Cette pollution produite par les usines, les véhicules à moteur, l’agriculture ou encore les phénomènes naturels (incendies, pollens, volcanisme…) a une incidence directe sur la santé respiratoire et cardiovasculaire. La taille des particules est liée à leur potentiel toxique. Les polluants induisent la production de molécules probiotiques responsables de la fibrose péri bronchique, et de métalloprotéases responsables de l’emphysème.
Le diesel représente un facteur déterminant de l’augmentation de prévalence et de morbidité des maladies allergiques en agissant non seulement sur les réponses allergiques préétablies mais aussi sur leur genèse.

Les pics de pollution augmentent la mortalité chez les malades atteints d’affections cardio-respiratoires chroniques, augmentent les consultations en urgence et les admissions hospitalières pour causes respiratoires et cardio-vasculaires chez les malades atteints d’insuffisance respiratoire chronique, d’asthme, de BPCO, etc., et sont associés à une diminution de la fonction ventilatoire chez l’enfant. Les enfants sont particulièrement à protéger. Les femmes enceintes doivent aussi se prémunir pour protéger leur enfant (de nombreux polluants sont présents dans le sang du cordon).

La pollution de l’air intérieur est également très impactante pour les personnes asthmatiques ou sensibles. Les allergènes de nos habitations sont en effet partout : plantes, literies, moquettes, zones humides… On parle donc beaucoup des moisissures, des acariens, des pollens, des produits d’entretien, du tabac, des parfums d’ambiance… On n’insistera jamais assez sur la nécessité de l’aération du logement, pratique capitale mais trop peu répandue et sur l’intérêt de rester bien informé : connaître les périodes critiques pour les émissions de pollens dans la région, lire les étiquettes des produits ménagers… pour éviter les erreurs ou les pratiques à risques !

Source : www.pasteur-lille.fr